mercredi 19 janvier 2011

Une Revolution pour notre pays.



« Quand le peuple décidera de vivre, la destinée obéira et alors… les chaînes de l'esclavage seront rompues » : c'est ce que nous chantions dans notre adolescence en répétant les vers légendaires du poète tunisien Abu Kacem Chebbi (1909-1934). Le caractère mythique de ces vers ne provient pas de leur ancienneté, Chebbi écrivait dans les années trente contre le colonialisme du siècle passé, mais des sentiments d'espoir malgré le fait que les régimes arabes despotiques sont plus puissants que les peuples et, apparemment, que la propre destinée.


Avec la fin de la tyrannie et de la corruption de la régime de Ben Ali et son direct aux poubelles de l'histoire, la question qui saute à l'esprit de tous les Arabes est : qu'y a-t-il de suivant ? Quel régime arabe serait le prochain candidat pour être soumis au vent de la liberté ? La plupart des régimes de la région sont soit des monarchies héréditaires qui concèdent un rôle très limité aux parlements, soit des régime républicains autoritaires, héréditaires ou en train de le devenir, où le Président gouverne « pour toujours », ce qui est finalement bien pire ! Ainsi l'exprime la phrase rituelle en arabe « Eternellement soit-tu … » où les points ici peuvent être remplacés par le nom du Chef de l'Etat.

Peut-être apprendrons-nous que ce qui vient de se passer en Tunisie est l'événement le plus important dans la région Arabe depuis les indépendances et la fin du colonialisme. Il est donc important d'en tirer quelques leçons.

Les leçons à retenir

Nous pouvons tirer de nombreuses leçons de cette révolution tunisienne réellement populaire mais je voudrais juste en mentionner quatre.

La première leçon concerne les acteurs du soulèvement. Les syndicats ont réussi à mobiliser les masses et dans un second temps les partis. Oui, Mohamed Bouazizi, à lui seul a mis le feu aux poudres et la jeunesse s'est soulevée d'une façon spontanée et inorganisée.

Mais les syndicats ont vite fait d'organiser et de transférer la protestation d'une ville à l'autre. L'Union générale tunisienne du travail a su affronter le régime avec doigté : dans le nord de la Tunisie, notamment la capitale, les leaders de l'Union négociaient avec le régime alors qu'au Sud, il s'y opposait.

De la même façon, l'Union générale des étudiants de Tunisie, un mélange de groupes pro-régime, gauchistes et islamistes a joué un rôle dans la mobilisation des étudiants pour renverser le régime. L'association des avocats a aussi eu un rôle important en amplifiant les protestations et les étendant des jeunes vers d'autres couches de la population et vers la capitale.

Peut-être que les personnes intéressées dans l'étude des mouvements sociaux auront à se concentrer sur le rôle des avocats et des juges dans plus d'un pays du monde arabe, et aussi du monde musulman, comme en Egypte et au Pakistan.

Qu'en est-il des ONG et associations des droits de l'homme ? De nombreuses agences et organisations internationales ont limité leur analyse de la société civile à ces seules associations et pensaient que ce serait ces groupes qui seraient porteurs de changements.

Ces associations jouent un rôle auxiliaire à celui des syndicats et des partis d'opposition. Leur rôle se manifeste en Tunisie et ailleurs par leur travail d'accompagnement du soulèvement, en disséminant de l'information sur les blessés et les morts, en stimulant les puissances internationales -officielles et civiles -et en prenant position fermement contre le régime.

Ainsi, un aspect important de la société civile est cette synergie entre syndicats, partis et associations. Il est temps que les agences internationales qui financent des ONG portent leur attention sur ces autres institutions car, en se concentrant exclusivement aux ONG, elles favorisent une multiplication de ces associations mais aussi un affaiblissement des syndicats et des partis.

La seconde leçon et la relation étroite du pain et de la liberté : malgré les promesses de Ben Ali de résoudre le chômage et assurer des meilleurs prix pour les produits de base, la révolution ne s'est pas arrêtée. Les jeunes et les diplômés du pays considèrent que leur niveau de vie est en étroite relation avec la liberté de la presse et la levée des restrictions sur l'Internet, comme cela fut exprimé par l'opposition.

Le cyberespace est devenu un lieu crucial de mobilisation et de connaissance construit à partir des contributions des individus, des blogueurs, des associations, un lieu de communication avec le monde et d'information sur ce qui se passe en Tunisie et sans passer par les médias officiels de désinformation.

Les gouvernements arabes ne peuvent plus prétendre qu'assurer l'alimentation pour tous, ou les obligations de la lutte nationale, ou la libération de Jérusalem, passe par l'éviction des libertés fondamentales, des droits des citoyens à la libre expression ou de l'information non censurée.

La troisième leçon est le terrible et suspect silence de la France, des Etats-Unis et de l'Union Européenne. Après avoir soutenu sans faille les dictatures arabes sous le prétexte qu'elles étaient des forces de stabilité politique et qu'elles étaient à leur côté dans la lutte « contre le terrorisme ».

Le terrorisme ne fait pas uniquement référence à Al-Qaeda mais aussi à l'Islam politique. La France est restée silencieuse pendant plus de trois semaines malgré les évènements en Tunisie pour soutenir ainsi son enfant gâté Ben Ali. Quand finalement le porte-parole du gouvernement, François Baroin, s'exprime c'est pour annoncer, il y a de cela à peine une semaine (le 8 janvier), que ce qui se passe en Tunisie était une affaire intérieure de la Tunisie.

Mais alors : les élections en Iran, au Liban et ou en Côte d'Ivoire ne s'agit-il pas d'affaires intérieures ? Les autorités françaises et américaines semblent se satisfaire de seulement protester contre un usage immodéré de la violence dans la répression (et proposent même de venir en aide au régime pour réprimer avec « savoir faire » comme le proposait une ministre française) lors des derniers jours du régime de Ben Ali.

La France, comme les Etats-Unis semblent bien avoir une certaine peur des masses arabes, croyant faussement qu'il n'existe qu'une alternative : le despotisme ou l'ismlamisme politique. De nombreux pays soutiennent le changement dans la région arabe mais seulement lorsque la forme de la nouvelle élite gouvernante est assurée, come c'est le cas en Irak.

La quatrième leçon est qu'en dépit de la répression de Ben Ali et l'usage de l'état d'exception permanent, le régime n'est pas une institution totale capable de tout contrôler. On peut souligner que la répression est un signe de faiblesse plus que de puissance.

Ceci apparaît être en particulier le cas du « puissant » régime de Ben Ali incapable d'obliger l'armée à exercer la répression contre son peuple de la même façon que la police. L'armée a ainsi joué un rôle important dans la fuite de Ben Ali.

Une autre manifestation de la faiblesse du régime est qu'il a envoyé en exil de nombreux intellectuels et activistes qui s'opposaient au régime les transformant par là même en porte-paroles de l'opposition et leader de la révolte (ce qu'ont démontré de nombreuses interviews de Al-Jazeera et Al-Arabiya).

Le régime a été incapable de museler leurs voix comme il pouvait le faire dans le pays. Le système n'a pas pu museler l'opposition et de nombreux intellectuels en France et au Qatar -de même que certains présentateurs de Al-Jazeera- informaient sur le soulèvement dans et hors des frontières tunisiennes.

Ceci donnera probablement de l'espoir à tout ceux qui travaillent à la démocratisation, à rechercher des occasions d'action et apprendre à exploiter les faiblesses du régime pour alimenter le changement.

Une Situation politique proche de Notre pays ;


Mauritanie et Tunisie, les mêmes ingrédients pour la même situation explosive :

- les libertés publiques sont confisquées par une Dictature militaire déguisée en tenue civile ;

- les familles proches du Dictateur font et défont les institutions, les hommes, la loi et les hors-la-loi ;

- les prix des produits alimentaires de première nécessité, dont les détenteurs sont des proches du régime, ont grimpé au ciel ;

- les 2 Dictatures ont pour slogan : "na3ichou, na3ichou, we yemoutou elwa6an" (qu'on vive, qu'on vive et que la Nation crève) ;

- les 2 Dictatures ont chacune son mode de répression et son plan pour essayer de déclencher une guerre civile en cas de perte du pouvoir : La Garde Présidentielle en Tunisie et le BASEP en Mauritanie.


Mais que tout le monde le sache : NOUS préférons une guerre civile à la famine et l'infamie. Les proches du Régime véhiculent depuis la chute Ben Ali que toute tentative de renverser le Dictateur mauritanien par la rue.

nous mènera vers une guerre. Soit ! Prenons ce risque !


C'est pour cela que j'annonce cher lecteurs , le début d'un combat idéologique contre ce régime despotique qu'exerce M. Le Sergent-chef..


Vive La Revolution ..


Souce : Voulane , Rue89


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